Une paternité retrouvée.

”J’ai fait un homme avec le Seigneur !” Gn 4. 1-2

La naissance de Caïn est un événement dont nous oublions l’originalité et le sens. Selon la Bible, cet enfant est le premier être à naître naturellement puisque ses parents ont été créés.

La grossesse et l’accouchement sont alors des moments inédits. Le cri qui surgit d’Ève, tel l’annonce d’une victoire, reste surprenant: “J’ai produit un homme avec le Seigneur !”

Cette parole inattendue semble oublier la part de l’homme, et il y aurait sans doute beaucoup à dire sur le rôle d’Adam dans l’histoire. Mais le texte biblique précise bien : “L’homme eut des relations avec Ève, sa femme ; elle fut enceinte et mit au monde Caïn” (Gn 4. 1).

Ce que la Bible signale et qu’il faut comprendre, voire rappeler, c’est que pour qu’un enfant arrive, il faut un père et une mère, mais qu’il y a aussi un troisième “personnage” qui intervient dans le miracle de la procréation ; ce troisième n’est autre que Dieu Lui-même.

Croire que l’enfant est seulement le fruit de l’union entre un père et une mère, c’est un peu court et surtout c’est courir le risque – pour les parents et pour le genre humain – d’oublier qu’il n’est pas seulement d’eux.

Le créateur initial du premier couple n’est pas évacué par la naissance naturelle d’une progéniture. Les parents ne peuvent donc pas exercer un pouvoir total, et encore moins totalitaire, sur l’enfant, parce que Dieu y est aussi pour quelque chose en tant que principe de vie.

Il n’y a pas que la biologie qui entre en ligne de compte et il ne faut pas oublier, en cours de route, la participation plus que symbolique du “Dieu qui donne le souffle, le mouvement et l’être” (Ac 17. 28).

D’après la Bible, c’est à trois que l’on procrée. Il y a ce que les parents apportent, sur le plan biologique, psychologique, physique, social et sociétal, mais il y a aussi une dimension tout autre qui vient uniquement de Dieu le Père.

Il y a donc une partie de l’enfant qui n’appartient en aucun cas au père et à la mère ; cette partie n’appartient pas plus à l’enfant.

Elle est la part unique et irréductible de Dieu notre Père qui participe encore et encore à la survie de la vie sur cette terre. L’acte créationnel de Dieu est présent en chaque enfant qui vient au monde. N’oublions pas cette valeur ajoutée.

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