Du fond de la cellule
“Mon bras est-il trop court pour libérer ? N’ai-Je pas assez de force pour délivrer ?” És 50. 2
Pierre est aumônier de prison. La particularité de l’aumônier, c’est qu’il est enfermé dans la cellule des détenus qu’il rencontre. L’aumônier est donc sans défense lorsqu’il est en cellule, et ne peut en sortir par lui-même.
Pierre a raconté qu’une fois, il était resté six heures dans une cellule avec trois prisonniers parce que le surveillant, ayant terminé son service, était parti en l’oubliant! Mais voici la plus émouvante de ses confidences. Il discutait avec un prisonnier condamné pour avoir tué deux personnes.
L’homme était inquiétant et a raconté en détail une bonne partie de ses actes. Pierre s’est soudain senti en insécurité. Il a entendu le prisonnier parler du poids qu’étaient pour lui les souvenirs de toutes ces violences cruelles et gratuites.
Visualisant tous les détails que le détenu relatait il ne parvenait pas à lui trouver la moindre circonstance atténuante. Il pensait : “Il est heureux que cet homme ait été arrêté, jugé et condamné! Qui pourrait lui pardonner ? Il mérite bien le sort qui est le sien.”
Or, l’homme s’est soudain mis à pleurer et à demander pardon en espérant que, si Dieu existait, Il puisse l’entendre.
Pierre a avoué être resté insensible à ces larmes, tant il était horrifié par ses récits. Il persistait en son for intérieur: “Oui, je suis aumônier ; je viens parler de Dieu et de Son amour, mais l’amour n’exclut pas la justice. Personne ne peut pardonner à un récidiviste qui est allé aussi loin dans l’abject.”
C’est alors qu’une voix intérieure lui a dit: “C’est vrai qu’il est allé loin, très loin pour aboutir au fond de cette prison, mais Moi, Je vais aussi loin qu’il est arrivé, pour lui pardonner. Et c’est pour cela que Je t’ai envoyé dans cette cellule !”
Pierre a confié que jamais il n’avait entendu aussi distinctement la voix de Dieu. Il s’est alors effondré en larmes à son tour.
Il venait de saisir la plus insaisissable des vérités de l’amour de Dieu: aussi loin et aussi profond que soit le gouffre où un homme est tombé, Dieu le Père veut offrir encore Son secours.
Ce jour-là, Pierre a fait, tout comme le détenu visité, l’expérience de ce qu’est le pardon du Père, un pardon que personne ne pourrait accorder si ce n’est par le Seigneur Lui-même.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !