Ce serait une erreur d’oublier…
“Repentez-vous, et croyez en la Bonne Nouvelle.” Mc 1. 15
Nous n’avons pas l’habitude de dire qu’il y a, dans le Nouveau Testament, des commandements comme dans l’Ancien, si ce n’est de nous aimer les uns les autres.
Aussi n’est-il pas inutile de signaler que l’Évangile commence et se termine par un même conseil.
Dans le premier chapitre de Marc, nous lisons : “Repentez-vous, et croyez en la Bonne Nouvelle.” Dans le dernier chapitre de Luc, nous trouvons cette consigne : “Prêchez la repentance et le pardon des péchés” (Lc 24. 47).
Il est sans doute utile de se souvenir de ce commandement, surtout à notre époque où il est si difficile d’envisager la reconnaissance de ses fautes.
En effet, aujourd’hui, la fierté n’est pas de réparer ses erreurs et de chercher à s’en guérir, mais de les assumer. Comme si cela était la preuve d’un courage quelconque ou d’une maturité enfin trouvée.
Se repentir, c’est admettre avoir commis un certain nombre de fautes et d’infractions plus ou moins importantes. C’est aussi chercher à se corriger pour éviter de tomber dans des errements sans fin et sortir d’ornières malsaines.
C’est enfin demander pardon aux personnes victimes de nos manquements ; or, cette dernière démarche peut sembler un aveu de faiblesse, ce qui paraît humiliant. Voilà sans doute pourquoi le repentir n’est plus à la mode – s’il l’a jamais été !
Nos sociétés se sont affranchies des religions, des règles et de Dieu ; elles n’ont de compte à rendre à personne et se considèrent comme assez évoluées pour ne pas commettre d’erreurs.
Ce qui est vrai pour les sociétés l’est pour les hommes ; eux non plus ne prennent plus en compte leur nature pécheresse. Même dans les églises, les prédications sur la repentance nécessaire ne sont plus appréciées
La conversion et la vie chrétienne se vivent comme sous une anesthésie générale du mal commis, et il n’y a plus de démarche de pardon à l’égard de Dieu ou des frères.
Mais si l’Évangile commence et se termine par un appel à la repentance, avons-nous le droit de l’ignorer ?
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