De troublants accomplissements

“Celui qui mange Mon pain a levé le talon contre Moi !” Jn 13. 18

Dans la chambre haute où Jésus et ses disciples partagent ce qui sera le dernier repas du Christ, l’ambiance n’est pas très joyeuse. On a le sentiment qu’il y a de la gravité et de la tension dans l’air.

Jésus sait que Judas va le trahir. De fait, Judas ne va pas tarder à quitter la pièce pour aller retrouver les ennemis du Seigneur.

Après avoir dit que “l’apôtre n’est pas plus grand que le maître”, Jésus ajoute une parole assez énigmatique : “Ce n’est pas de vous tous que Je dis cela ; personnellement, Je connais ceux que J’ai choisis. Mais il faut que s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange mon pain a levé le talon contre Moi !”

C’est le genre de propos qui casse l’ambiance ! Pierre, qui était présent, a entendu cette parole et a dû se demander quel était le sens de cette citation mystérieuse ; il va décoder cette énigme à la veille de la Pentecôte.

Aux dix collègues apôtres (Judas est mort), il déclare ce jour-là : “Il fallait que soit accomplie l’Écriture dans laquelle l’Esprit Saint, par la bouche de David, a parlé d’avance de Judas…”

Mais qu’a donc dit David sur Judas ? Il faut rechercher une trace dans le psaume 41. Dans ce texte, le roi relate son expérience et évoque les trahisons dont il est victime.

Il faut reconnaître que David parle d’une situation personnelle qui, souvent, est l’expérience des gens au pouvoir : il y a toujours autour d’eux des querelles intestines et des tentatives de renversement.

David se lamente : “Même mon ami, celui qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi” (Ps 41. 10).

Voilà donc l’Écriture à laquelle Jésus faisait allusion lors du dernier repas. Pierre a fait le lien et il interprète le fait comme l’accomplissement d’une prophétie.

De fait, David ne prophétise pas la trahison du Christ par Judas, mais c’est par similitude de situations qu’il y a rapprochement. Quoi qu’il en soit, le nouveau David n’a pas eu moins de trahisons que le premier ; le parallélisme est troublant.

Pierre y voit aussi la prescience de son Seigneur qui, s’Il est trahi, savait que ces événements arriveraient.

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